[FR] Nos corps comme des nefs, des vaisseaux qui traversent l’espace-temps, traversés d’affluants, microbiote constellé aux ramifications vagales.
Naviguer à l’écoute. Voir venir les marées. Reconfigurer nos cartes-mère, au goutte à goutte. Traverser des tempêtes sonores et engouffrantes, des nuages qui résonnent, des planètes évidées. Border l’abîme, sombrer souvent, jusqu’à plus fin. Jusqu’au bout de l’écueil pour peut-être, enfin, sentir la texture et les appels profonds de ces planètes informes aux signaux somatiques.
Encore une fois, renouer les rituels, se réinventer des repères, sentir les porosités variables, les espaces habitables et dans les interstices, conjurer l’éther.
Louons les grands vents:
L’air est rare et plus mince que jamais
mais nous avons préparés nos antres thoraciques
à trouver l’abondance dans les entrelacs du silence.*
* ce texte tresse des homages aux oeuvres et poèmes de Zao Wou-Ki, Claude Roy, Massimo Guerrera, Vinciane Despret et Myro Le Ber Assiani.
[EN] Our bodies like naves, vessels that traverse space-time, traversed by tributaries, constellated microbiota with vagal ramifications.
Sailing by listening. See the tides coming. Reconfiguring our motherboards, drop by drop. Crossing engulfing sound storms, resonant clouds, hollowed-out planets. Border the abyss, sink often, until the end. All the way to the end of the reef, to perhaps finally feel the texture and deep calls of these shapeless planets with their somatic signals.
Once again, we renew our rituals, reinvent our landmarks, feel the variable porosities, the habitable spaces and, in the interstices, conjure up the ether.
Praise the high winds:
Air is scarce and thinner than ever
but we have prepared our thoracic recesses
to find abundance in the interlacing silence.
* This text is a tribute to the works and poems of Zao Wou-Ki, Claude Roy, Massimo Guerrera, Vinciane Despret and Myro Le Ber Assiani.